De l’IA au XIXᵉ siècle : le voyage de Kris au Collodion

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De l’IA au XIXᵉ siècle : le voyage de Kris au Collodion

Quand le futur entre AU STUDIO

Il y a des rencontres qui interrogent notre époque. Lorsque Kris a franchi la porte de mon studio, j’ai accueilli un professionnel habitué au rythme du futur. Consultant stratégique, formateur, conférencier, fondateur de K-kconsulting, ambassadeur pour des solutions Web3 et certifié par InKréa sur l’usage responsable de l’intelligence artificielle générative, il accompagne les entreprises dans leur transformation numérique. Son approche quotidienne couvre l’automatisation, l’ingénierie de contexte, l’amélioration de la productivité, la confidentialité des données et l’impact humain. Maîtrisant ainsi les outils d’accélération, il soutient néanmoins fermement que l’IA sans intelligence émotionnelle et opérationnelle n’a absolument aucun intérêt et n’a pas lieu d’être.

Ce jour-là, il est venu en couple, poussé par l’envie de vivre une expérience partagée. Nous avons d’abord réalisé un portrait individuel de chacun, puis un portrait à deux, dans cet équilibre si particulier où deux présences s’inscrivent sur la même plaque.

Pourtant, ce qui l’a poussé jusqu’à moi n’était pas la recherche d’efficacité, mais l’envie de vivre une vraie expérience photographique, comme en 1851, avec le procédé au Collodion Humide. Une manière de ressentir ce que l’on gagne lorsqu’on accepte de regarder autrement.

Avant de commencer, on a parlé du monde dans lequel nous travaillons aujourd’hui. Tous les photographes modernes utilisent déjà l’intelligence artificielle, moi compris. Elle s’est imposée discrètement dans nos appareils, nos logiciels, nos retouches, nos tris automatiques.

Ce sont surtout les outils numériques qui ont façonné chez le public une attente d’images parfaites : peau lissée, rougeurs atténuées, contours équilibrés.
La retouche est devenue un réflexe culturel, pourtant combattue partout ailleurs lorsqu’on dénonce l’uniformisation des silhouettes, les corps standardisés, ou les dérives qui alimentent mal-être et troubles alimentaires. Et dans cette norme esthétique, l’imperfection a disparu.

Kris m’a montré comment l’IA pouvait générer son portrait dans le style du Collodion. Les textures, le contraste, l’atmosphère… c’est impressionnant. Mais lorsque la séance a vraiment commencé, une autre dimension s’est ouverte.

Portrait de couple au collodion humide au studio à Rueil-Malmaison

Merci à Ligia pour sa participation

Une séance qui prend le temps… et donne vie au portrait

Une séance Collodion est une scène en soi. J’enduis la plaque, je la sensibilise, puis je la glisse encore humide dans une chambre photographique centenaire. L’exposition s’imprime sur la surface avec le flash, dans une explosion de lumière nette et soudaine. La chaleur vous traverse l’espace d’une fraction de seconde, et l’on sent presque la lumière “frapper” l’image.

Puis vient la révélation. Dans le bain, le portrait se dessine lentement. Avec le fixateur, il apparaît brutalement, comme s’il remontait du passé. On se retrouve face à une présence. J’essuie, je lave, je vernis. Ensuite, je propose une protection sous verre ou un encadrement en caisse américaine. À la fin, l’image se tient dans la main : physique, dense, réelle.

Le Collodion ne masque rien. Il assume les volumes, les petits reliefs, les angles, les expressions. Là où le numérique adoucit, ici on raconte. Et ce n’est pas désavantage : c’est profondément humain.

Lorsque la plaque de Kris a terminé son passage dans le fixateur, des exclamations ont jailli. Cette magie que l’on voit apparaître sous ses yeux est toujours surprenante, même quand on sait à quoi s’attendre. On dirait un morceau de temps figé.

Une image qui vit… longtemps

Quelques jours plus tard, Kris m’a écrit : la plaque a trouvé sa place chez lui. Accrochée ou posée, peu importe ; il la croise chaque jour. Elle vit dans la maison. Elle fait partie du décor, du quotidien, de l’histoire familiale. C’est ce qui distingue cet objet d’un fichier stocké dans un dossier, oublié au fond d’un cloud. Une plaque Collodion traverse les années. Elle pourrait traverser les générations.

Cet article n’est pas contre l’intelligence artificielle. Au contraire. Bien utilisée, l’IA nous aide, nous libère, nous simplifie la vie. Elle augmentera nos capacités, pas notre regard. Mais au milieu de ces progrès, prendre le temps de faire une image comme en 1851 rappelle quelque chose de simple : il ne suffit pas de se voir, il faut parfois se regarder.

Kris est reparti avec un portrait qui acceptera de vieillir, comme le bois d’un meuble qui se patine. Un portrait qui ne dépend pas d’une mise à jour, ni d’une batterie. Un portrait qui a sa place dans une maison et dans notre patrimoine familial.

Si l’idée de voir votre image apparaître dans le bain vous intrigue, la porte est ouverte.
AU STUDIO — 17 rue des Cités — Rueil-Malmaison
06 68 21 82 68
Formulaire sur ericpothier.fr

Le futur nous accélère.
Le Collodion nous ralentit.
Entre les deux, il reste le présent